(Et pourquoi elle est souvent plus importante que les techniques elles-mêmes)

Il y a ces séances où l’on suit un protocole à la lettre… et où pourtant, rien ne se passe vraiment.

Et il y a ces autres moments — imprévisibles, parfois silencieux — où tout bascule. Où un regard, une phrase, un frémissement dans l’air semble faire plus que toutes les inductions et les protocoles.


Vous avez peut-être déjà vécu cela.
Et si ce n’était pas la technique qui avait agi, mais la relation ?

Dans le monde de l’hypnose, on parle souvent d’induction, de protocoles, d’états modifiés de conscience.
Mais ce dont on entend souvent moins parlé — ou plus vaguement — c’est ce qui se tisse entre le praticien et la personne accompagnée.

 

Cette qualité de lien, d’écoute, de présence, qui peut être profondément transformante, même (et surtout) quand on ne « fait » rien de spectaculaire.

La relation thérapeutique est un pilier silencieux de la pratique en hypnose.
Elle n’est pas une technique. Elle n’est pas une compétence isolée.
Elle est un état d’être.
Dans cet article, nous allons explorer pourquoi elle est centrale, comment elle s’installe, ce qu’elle implique, ce qu’elle demande et comment elle s’apprend.

Avant toute technique, il y a un lien

On a parfois tendance à penser que la thérapie commence à l’instant où le praticien démarre l’induction.
Mais c’est faux.
La thérapie commence bien avant cela.

Elle commence dès le premier contact, parfois même dès le premier message ou appel téléphonique.
Elle commence dans le ton de votre voix, dans votre regard, dans l’espace que vous laissez à l’autre pour exister.

La personne que vous recevez vient avec une problématique, une attente, une souffrance… mais surtout, avec une question silencieuse :

Est-ce que je peux me déposer ici ? Est-ce que je peux être vu, entendu, accueilli, sans crainte d’être jugé ?

Avant même d’entrer dans une transe, elle a besoin de sentir qu’elle est en sécurité.
Et cette sécurité ne s’installe pas avec des mots rassurants, ni avec une expertise affichée.
Elle s’installe avec la qualité de votre présence.

La présence : un outil sous-estimé

Être présent, vraiment présent, est une forme de compétence invisible.

Ce n’est pas juste « écouter ». Ce n’est pas juste « faire preuve d’empathie ».
C’est être là, sans intention de contrôle, sans attente, sans projection.
C’est rester ouvert à ce qui se dit… mais aussi à ce qui ne se dit pas.

Et c’est bien plus difficile qu’il n’y paraît.

Dans une culture du résultat, de la solution, du « faire », beaucoup de praticiens – même bien formés – ressentent le besoin d’agir, de proposer, de guider.
Mais parfois, la chose la plus puissante que vous puissiez offrir… c’est votre silence. Votre stabilité. Votre capacité à rester là.

Une présence réelle peut déclencher une libération émotionnelle sans aucune induction.
Elle peut valider une expérience intérieure que votre Client n’a jamais pu exprimer avant cela.

La relation thérapeutique n’est pas une « bonne entente »

Parlons aussi d’un malentendu courant : croire que la relation thérapeutique, c’est simplement bien s’entendre, établir un bon « feeling », être sympathique.

En réalité, la relation thérapeutique n’est pas basée sur la convivialité. Elle est fondée sur une posture, une asymétrie assumée, et un cadre clair.

C’est une relation dans laquelle :

  • Le praticien est garant d’un cadre stable et sécurisant
  • Le client peut se sentir libre d’explorer ce qui, ailleurs, est trop fragile, trop confus ou trop douloureux
  • L’écoute est sans complaisance, mais aussi sans jugement
  • La confiance peut se construire progressivement, sans pression

Cela implique que le praticien sache être en relation sans fusionner, accueillir sans se perdre, entendre sans intervenir tout de suite, ne pas prendre les choses trop personnellement et être au clair avec ses propres blessures.

Et cela demande de la solidité intérieure.

    Hypnose et alliance thérapeutique : un terrain fertile

    Les études sur l’efficacité des psychothérapies sont unanimes : ce qui a le plus d’impact dans un processus de transformation, ce n’est ni la méthode, ni la durée, ni même l’orientation théorique.
    C’est la qualité de l’alliance thérapeutique.

    En hypnose, cela se vérifie à chaque instant.

    Une suggestion n’aura d’impact que si elle est reçue dans un climat de confiance.
    Une régression n’aura de sens que si la personne se sent soutenue dans l’expérience.
    Même une induction rapide ou un phénomène hypnotique spectaculaire ne produira rien de durable si le lien entre les deux personnes est fragile ou superficiel.

    L’hypnose n’est pas une baguette magique.
    C’est un espace de collaboration.
    Et cette collaboration repose entièrement sur la relation.

    Être un « contenant » : ce que cela signifie (vraiment)

    Dans certaines approches, on parle de la nécessité pour le thérapeute d’être un « contenant ».
    L’idée peut sembler abstraite, mais elle est essentielle.

    Être contenant, c’est :

    • Pouvoir accueillir l’émotion de l’autre sans chercher à la calmer tout de suite

       

    • Pouvoir supporter la confusion, la résistance, ou même l’hostilité de l’autre sans se défendre

       

    • Être capable de maintenir un cadre, même quand l’intensité émotionnelle monte

       

    • Offrir un espace stable, calme, dans lequel quelque chose de nouveau peut émerger

       

    C’est une posture qui demande de la maturité relationnelle.
    Et cette maturité ne s’apprend pas uniquement en formation : elle se cultive dans la pratique, dans la supervision, dans le travail personnel.

    Quand la relation devient thérapeutique à elle seule

    Certaines séances marquent durablement, sans qu’aucune technique n’y soit utilisée.

    Et pourtant, quelque chose s’est passé.

    Un client vous dit : « Je n’ai jamais parlé de ça à personne. »
    Ou bien : « C’est la première fois que je me sens compris. »
    Ou encore : « Juste de pouvoir dire ça ici… ça change tout. »

    Dans ces moments-là, ce n’est pas vous qui avez déclenché un changement.
    C’est la relation, l’espace entre vous, qui a permis une transformation.

    Et cela peut parfois suffire.
    Même sans transe.
    Même sans « technique ».

    Le danger : oublier que vous êtes aussi dans la relation

    Beaucoup de praticiens, par peur de trop en faire ou de « prendre trop de place », finissent par s’effacer.
    Ils s’interdisent toute forme d’implication, toute résonance, toute émotion.

    Mais n’oubliez pas ceci : vous êtes un être humain.
    Et c’est précisément cette humanité, assumée et maîtrisée, qui permet la relation thérapeutique.

    Être touché par ce que l’autre vit ne vous rend pas moins professionnel.
    C’est votre capacité à rester stable au cœur de ce ressenti qui fait toute la différence.

    La relation thérapeutique est vivante.
    Et vous en faites partie.

    Comment cultiver cette qualité relationnelle ?

    La relation thérapeutique ne se décrète pas.
    Elle se construit. Elle se nourrit.
    Et surtout… elle se travaille.

    Voici quelques pistes pour l’approfondir :

    • Travailler sur soi, en parallèle de sa pratique (thérapie personnelle, supervision, introspection)

       

    • Développer l’écoute active sans chercher à interpréter

       

    • Prendre le temps d’entrer en relation avant de « faire de l’hypnose »

       

    • S’ancrer avant chaque séance, pour être pleinement disponible

       

    • Oser la simplicité : parfois, c’est une phrase vraie, un silence juste, qui fait tout le travail


      Conclusion : la relation n’est pas un supplément. C’est le cœur du travail.

      Vous pouvez connaître les meilleurs protocoles du monde.
      Vous pouvez avoir une voix parfaite, une induction fluide, une technique irréprochable.

      Mais sans relation thérapeutique vivante, vos séances resteront techniques.
      Correctes. Mais peu transformatrices.

      À l’inverse, une séance apparemment banale peut devenir inoubliable si la personne s’y sent vue, accueillie, reconnue dans son humanité.

      La relation n’est pas un « plus ».
      C’est le socle invisible sur lequel tout le reste repose et c’est sur ce socle que nous mettons énormément d’emphase à l’A.R.C.H.E. Hypnose Suisse.

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